Dans un communiqué de presse daté du 26 octobre 2023, la Générale des carrières et des mines (Gecamines SA) a rendu publique une mise au point au sujet des « allégations de détournement de fonds au sein de la Gécamines à travers sa filiale Simco ». « Un certain nombre de documents ont récemment circulé dans les réseaux sociaux, attribués à l’Inspection Générale des Finances, alléguant que des actes de détournement auraient pu être commis par Gécamines en 2022, relatifs à des virements réalisés par SIMCO au profit de mandataires et agents de Gécamines entre octobre et décembre 2022. Gécamines dément ces allégations », indique le communiqué de presse. Et le géant minier congolais d’apporter des précisions sur cette affaire : « Au premier trimestre 2022, Gécamines a rejeté les propositions de Glencore en matière d’affectation des dividendes dans le cadre de son partenariat Kamoto Copper Company en raison de leur caractère insuffisant au regard des résultats de l’année et des modalités de la gestion passée ; Le Conseil d’Administration de Gécamines a désigné en avril 2022 une Commission Ad hoc chargée de discuter avec KCC et Glencore AG des comptes et de la gouvernance ; Après la phase des travaux préparatoires, la Commission, accompagnée de ses conseils internationaux, a organisé une série de rencontres tenues entre mai et juillet 2022 avec Glencore pour contester et réviser les propositions et modalités d’affectation des résultats et revoir la gouvernance du partenariat ».
Le communique souligne que ces discussions ont notamment abouti à un paiement de dividendes de 211 millions USD en faveur de Gécamines au titre de l’exercice 2021, constituant le premier versement de dividendes jamais effectué par KCC en 20 années d’existence et le plus important dividende jamais perçu par Gécamines dans un de ses partenariats. « C’est au regard du résultat exceptionnel et inédit obtenu, qu’une gratification avait été autorisée par le Conseil d’Administration de Gécamines et payée entre octobre et décembre 2022 aux membres de la Commission Ad hoc et aux agents ayant concouru à la réalisation de cet heureux dénouement. Ce montant de 211 millions de dollars américains, a généré des taxes et impôts pour un total de 71 millions de dollars pour le Trésor Public », argue-t-on du côté de Gecamines.
Selon le communique de presse, le Conseil d’Administration actuel de Gécamines ne peut donc que regretter de voir ainsi jetée en pâture l’entreprise auprès de l’opinion publique, pour des opérations parfaitement documentées au sein de ses organes sociaux, réalisées en toute transparence en 2022 via des virements bancaires aisément retraçables et retracés, mais malheureusement présentés une année plus tard comme de possibles détournements. « Gécamines prend bonne note des observations de l’IGF sur l’absence de réponse des organes saisis de Gécamines et tient à la disposition de l’IGF toutes les informations nécessaires. Gécamines continuera à œuvrer vis-à-vis de ses partenaires pour mettre fin à ces anomalies et permettre un juste retour de l’exploitation des ressources minières mises à leur disposition, pour le bénéfice de son Actionnaire unique, l’Etat congolais », indique le document de presse. Pour conclure, « Gécamines se réservera le droit de demander réparation de tous dommages causés par de fausses allégations et l’indemnisation des préjudices matériels, moraux, financiers et réputationnels découlant de déclarations contraires aux faits ».
L’on rappelle que le 24 octobre, le premier président de la Cour des comptes, Jimmy Munganga, a saisi le directeur général de la Direction générale de migration (DGM) pour une mesure d’interdiction de quitter le pays à un groupe des mandataires et personnalités sur lesquels pèseraient de soupçons de détournements des fonds. Il s’agit d’Albert Yuma, président du Conseil d’administration de la Gecamines, Jacques Kamenga Tshimuanga directeur général adjoint de la Gecamines, Deogratias Mutombo, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, et deux directeurs de cette même banque, notamment, Guy Okende et Freddy Muganza, ainsi qu’Antoine Kiala directeur de Rawbank au moment des faits. Ces personnes citées seraient impliquées dans une affaire de détournement présumé de plus de 25 millions de dollars.
Et les banques commerciales sont instruites de geler leurs comptes jusqu’à nouvel ordre. Ces mesures ont donc fait suite aux résultats d’un audit de l’Inspection générale des finances (Igf) mené de 2020 à 2022 à la Banque centrale du Congo. « L’instruction menée par le magistrat instructeur a révélé des faits graves dont entre autres des fautes de gestion ayant occasionné le détournement de 25 millions 521 mille dollars dont 15 millions de dollars au préjudice respectivement de la Gecamines et 10 millions 521mille dollars du Trésor public », a-t-on fait savoir. Sur base de ce rapport, le procureur général avait traduit Deogratias Mutombo devant la chambre disciplinaire et budgétaire de la Cour des comptes.
Martin E. & Congo Nouveau
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