Article scientifique : Bob Bobutaka replace les Etats-Unis dans les origines de la création du Congo

Le professeur Bob Bobutaka

« Les Etats-Unis d’Amérique et la création du Congo Léopoldien : schèmes d’Archivologie et de Mémoirologie », c’est le titre d’un article scientifique, une étude fouillée du professeur Bob Bobutaka Bateko, publié dans Ziglôbitha, la Revue des Arts, Linguistique, Littérature & Civilisations (RA2LC), n°14, Vol.3, de juin 2025, de l’Université Peleforo Gon Coulibaly – Korhogo, au Nord de la Côte d’Ivoire.

Dans le résumé de cet article, allant de la page 135 à la page 162, le professeur Bobutaka fait remarquer : « une étude corrélant les Etats-Unis d’Amérique, le Roi Léopold II de la Belgique et le Congo constitue un contexte mémoriel pour la maîtrise du passé génétique de l’actuelle République démocratique du Congo. Dans une double approche de l’archivologie et de mémoirologie, cette réflexion s’est enrichie de ces deux nouvelles disciplines scientifiques pour la construction des connaissances scientifiques sur fond des archives et de la mémoire. C’est ainsi que les personnalités politiques américaines telles que le Président Arthur Chester, Henry Sanford, etc., voire, les institutions politiques américaines ont été exploitées avec dextérité dans la compréhension de la création de l’Association Internationale du Congo ».

L’auteur de l’article plante le décor de sa recherche dans l’introduction, soulignant que la connaissance du Congo de la mémoire est un facteur déterminant dans l’élaboration de cette réflexion. Celle-ci ne pourrait se réaliser sans la prise en compte des Etats-Unis d’Amérique comme un des créateurs de l’Etat Indépendant du Congo avec le Roi Léopold II de la Belgique. L’article répond à cette question centrale de la recherche : « Quel est le rôle que les Etats-Unis d’Amérique ont joué dans la création du Congo léopoldien ? ». Pour ce faire, le professeur Bobutaka recourt à la « théorie du pré-carré », contenu dans son ouvrage du même titre publié en 2017.

Dans les 27 pages de cette étude, cet expert épingle à tour de rôle des points pertinents, notamment, Quelques considérations sur l’Archivologie et la Mémoirologie ; Peut-on parler du Congo comme pays avant l’entreprise de Léopold II ? ; Les éléments synoptiques de l’œuvre léopoldienne au Congo ; Le drapeau du Texas au Congo ; Le rôle de Sanford dans la stratégie de la création du Congo ; Henry Morton Stanley et son exploration du Sud-Est à l’Ouest du Congo ; Le Président américain Chester et la naissance du Congo ; William Henry Sheppard et le Congo ; enfin, l’auteur s’intéresse au Texte du Président Donald Trump qu’il tire de son livre publié en 2018.

Le rôle essentiel de Chester Alan Arthur…

En abordant les origines de la naissance du Congo dans l’avant-dernier point l’article, le professeur Bob Bobutaka met en exergue le rôle essentiel joué par le président des Etats-Unis, Chester Alan Arthur, natif de Fairfield à Vermon en 1829 et décédé le 18 novembre 1886 à New York. Avocat général et homme d’Etat, il est élu vice-président de James A Garfield en 1880. Il succède à ce dernier assassiné en 1881 et devient le 21e président des Etats-Unis d’Amérique. Le professeur Bob Bobutaka présente le contexte de l’implication de Chester Alan Arthur dans la naissance du Congo. « Le roi Léopold II lui écrit une lettre qui sera remise lui-même par Sanford pour lui faire voir la nécessité d’avoir la main mise des Etats-Unis d’Amérique dans la création du Congo. Il faudra aussi souligner que les Etats-Unis d’Amérique se sont intéressés du Congo, car il y a l’opportunité de faire le commerce, le support du capitalisme », indique le professeur Bobutaka. Et il révèle que Le 15 mai 1884, le roi Léopold II envoie au Président américain une lettre de remerciement qui conclut ainsi ‘’Après avoir fondé l’État du Libéria, il était naturel que les États-Unis soient les premiers à faire un cordial accueil au nouvel État Indépendant de l’Afrique centrale’’.

Cette reconnaissance de l’Association entraîna le retrait du traité du 26 février 1884, entre la Grande-Bretagne et le Portugal qui visait à limiter la liberté de navigation sur le fleuve Congo à ces deux seules nations et à réserver au seul Portugal la possession des deux rives du grand fleuve Congo jusque Vivi. Lors de la Conférence de Berlin de 1885, apprend-on de cet article, Sanford joue un rôle éminent pour favoriser la reconnaissance internationale de l’État Indépendant du Congo.

Triangulation USA, Libéria et Congo…

Bob Bobutaka parle aussi de la triangulation Etats-Unis – Libéria – Congo. « … les Américano-Libériens font remonter leur ascendance aux Afro-Américains nés libres et anciennement réduits en esclavage qui ont émigré au XIXe siècle pour devenir les fondateurs de l’État du Libéria. Tout se fait sous la conduite de l’American Colonization Society qui est une société américaine fondée en 1816 par Robert Finley dont l’objectif était essentiellement de diminuer le nombre des Afro-Américains aux États-Unis d’Amérique en organisant une émigration vers l’Afrique. En 1821, cette société s’octroie des terres à l’embouchure du fleuve Saint-Paul, où plus tard a été créé le Liberia », écrit-il. Et il renseigne : « Sur 12.5 millions d’esclaves capturés durant la traite négrière (1501-1867), 1.5 millions ont péri durant la traversée. En tout, 5.9 millions d’entre eux, soit la moitié, venaient du bassin du Congo : actuellement le Nord de l’Angola, le Sud de Congo-Brazza, l’Ouest de la RDC et le Sud du Gabon, fait savoir l’Organisation des Professionnels Congolais du Canada ». Pour évaluer l’impact des anciens esclaves venant du Congo River, on note qu’ « au Libéria, 5.000 anciens esclaves appelés Congos, originaires du Bassin du Congo, furent libérés des bateaux négriers par les Britanniques et les Américains après la prohibition de l’esclavage. Les Congos furent intégrés parmi les Afro-Américains affranchis. En Sierra-Leone, on fait référence aux Américains Libériens comme des Congos ou Congau people ».

Selon le professeur Bob Bobutaka, d’autres sources évoquent que ces embarquements devraient être ramenés au Royaume Kongo, sinon au Congo River, le fleuve Congo. La désignation Congo pour la population américano-libérienne est entrée dans l’usage courant lorsque ces Afro-Américains ont intégré les Africains libérés appelés Congos. D’après l’auteur de cet article fouillé et basé sur des sources sûre, les archivistes et les historiens américains ont été associés pour permettre au Président Arthur Chester d’approuver la requête du souverain belge sur la présence américaine au Congo. En fait, lorsque dans la lettre de Leopold II, l’on fait référence au Liberia, une terre de Congos et le Congo naturel en Afrique centrale, les politiques américains se sont rendu compte du rapport esclavagiste des populations du fleuve Congo affranchis et déportés au Liberia. En outre, la paternité américaine du Libéria et du Congo se justifie pleinement, car ce sont les seuls pays africains jouissant de sa reconnaissance depuis le XIXe siècle.

« Il est aussi vrai qu’à partir de l’engagement du Président Arthur Chester, les autres présidents US ont compris la nécessité d’avoir le Congo dans l’œil du cyclone américain pour asseoir l’hégémonie américaine en Afrique, surtout centrale. Tous ces locataires de la Maison Blanche avaient ou ont dans leur visée géostratégique le Congo (DRC), on note que leur politique étrangère stratégique, surtout africaine, est fonction de cet activisme mémoriel. Formellement, c’est depuis l’appropriation du Sénat américain et du Président Chester que les USA ont la responsabilité morale, politique, militaire et stratégique sur le Congo », soutient le professeur Bob Bobutaka.

L’intérêt d’Einstein pour le Congo...

Et il met en lumière l’intérêt du célèbre physicien Albert Einstein pour le Congo avec ces mots : « … le physicien théoricien n’a pas visité le Congo (RDC) dans le cadre de ses travaux scientifiques ou de ses voyages. Cependant, il y a des liens historiques entre Einstein et le Congo, notamment en ce qui concerne la découverte d’uranium dans le Congo belge. En effet, en 1939, Albert Einstein en est convaincu que les scientifiques au service de l’Allemagne nazie étaient sur le point de créer une bombe sans précédent. Il signait alors une lettre, destinée au président des États-Unis, Franklin Delano Roosevelt, l’avertissant de ce risque. Et, le Congo faisait partie des pays-solutions à cette énigme à travers son uranium ».

Le professeur Bob Bobutaka épilogue ce point relatif à la naissance du Congo par cette idée comme un théorème : « Pour le vrai développement de la République Démocratique du Congo, nous estimons que l’implication des Etats-Unis d’Amérique dans les infrastructures est importante, mais leur investissement dans l’homme congolais pour la consolidation de sa prise en charge patriotique responsable est vraiment recommandé. Les Américains devraient aussi vieller à la consolidation de la praxis de l’Etat congolais, etc. dans la mesure où la RD Congo a raté sa décolonisation en 1960… Les Etats-Unis d’Amérique sont bel et bien the god father du Congo. Il est vrai que l’aventure a commencé avec le roi Leopold II de la Belgique pour avoir le gain de cause de son entreprise en Afrique centrale contre la Grande-Bretagne, la France et le Portugal. Il s’est avéré que, par la suite, les Américains se sont sentis dans l’impérium hégémonique de placer le Congo au centre de leur géostratégie en Afrique centrale. Il serait difficile d’envisager la survie de la RD Congo et son développement durable sans la prise en charge responsable des Etats-Unis d’Amérique qui sont, avec Léopold II, les deux géniteurs du Congo-Etat ».

Professeur des universités et expert dans les sciences de l’écrit, des archives, et des sciences de l’information et de la communication (SIC), Bob Bobutaka Bateko est consultant international et auteur de plusieurs ouvrages et articles scientifiques interdisciplinaires.

Martin E.

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