
Il est des destins que l’on sent marqués par une force intérieure, une détermination qui transcende les simples performances sportives. Yohan Betty Palambwa fait partie de ces figures d’exception, dont le talent éclatant sur les tatamis n’est que le reflet d’une rigueur intellectuelle et d’une force morale hors du commun.
Athlète affiliée à la Fédération de Karaté de la République Démocratique du Congo, elle s’impose comme l’une des révélations majeures du karaté congolais, accumulant médailles et distinctions avec une constance qui force l’admiration.
Mais derrière cette combattante inflexible, il y a une jeune fille animée par une soif inextinguible de savoir, une passion viscérale pour la science, et une ambition politique qui se dessine avec une rare précocité. Yohan Betty Palambwa n’est pas seulement une athlète : elle est une vision, une promesse, un symbole d’excellence et de résilience pour toute une génération.
L’initiation au combat : un héritage du corps et de l’esprit
Chaque grand combattant porte en lui une histoire, une initiation, un maître. Yohan Betty a trouvé le sien dès l’âge de six ans en la personne de Senseï Lister, celui qui lui a révélé son âme de guerrière, celui qui lui a enseigné que la véritable puissance ne réside pas seulement dans les poings, mais dans l’esprit et dans le cœur. Le karaté n’est pas qu’un sport, c’est une voie, un chemin d’élévation.
Mais cette voie, elle ne l’a pas parcourue seule. Dans les ombres de ses victoires, dans la sueur de ses combats, il y a une famille. Un père, à la fois guide et stratège, toujours là pour l’accompagner. Une mère, pilier indéfectible, qui lui a insufflé la force de ne jamais fléchir. Des sœurs, complices de chaque combat, qui partagent avec elle cette passion brûlante pour le karaté et qui, comme elle, inscrivent leur nom parmi les championnes.
Mais il y a aussi l’école, un autre pilier fondamental de son équilibre et de sa réussite. Yohan Betty évolue dans un environnement académique bilingue, maîtrisant parfaitement deux langues, un atout de plus pour sa carrière et son avenir. Dans cette école, elle bénéficie d’un suivi rigoureux, d’un cadre qui valorise autant l’excellence académique que les exploits sportifs. Son promoteur, Lanfel Lafos, fondateur de l’école Prestige Lanfel, joue un rôle clé dans cet accompagnement, lui offrant les meilleures conditions pour conjuguer sport de haut niveau et études exigeantes.
C’est ce cocon familial et éducatif, cet amour inconditionnel qui lui a donné la stabilité pour rêver plus grand, pour viser plus haut. Car Yohan Betty ne se contente pas d’être une championne : elle se construit comme une légende.
Un parcours forgé dans l’or et la persévérance
Les chiffres et les distinctions parlent d’eux-mêmes. Chaque année, chaque compétition, Yohan Betty repousse ses limites et grave son nom dans l’histoire du karaté congolais.
2018 : Championne de l’Entente urbaine de Karaté Do de Kinshasa Lipopo, à seulement 8 ans, catégorie pupille (-22 kg).
2019 : Double médaillée d’or en Kumite et Kata lors du tournoi de l’école Mike Mutudi.
2021 : Championne en Kumite et Kata dans la catégorie minime (-42 kg).
2023 : 2ᵉ place en Kata au tournoi État de droit Challenge Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
2024 : Championne de la Ligue de Karaté Do de Kinshasa, sous la direction de Maître Christian Ikwa.
Juillet 2024 : Vice-championne d’Afrique centrale en Kata et médaille de bronze en Kumite au Cameroun.
Septembre 2024 : Médaille d’or en Kumite et médaille d’argent en Kata au Tournoi des Grands Lacs à Goma.
Dimanche 23 mars 2025 : Championne du Pool Malebo, un championnat international de karaté, médaille d’or en Kumite, s’imposant en finale face à une combattante de Brazzaville. En Kata, elle décroche la médaille d’argent après un duel acharné contre sa compatriote congolaise.
Des chiffres qui impressionnent. Des médailles qui s’accumulent. Mais ce qui distingue Yohan Betty, ce n’est pas seulement son palmarès. C’est sa soif de dépassement, son acharnement à ne jamais se contenter de l’instant présent.
L’intellect au service de la force : la fusion du combat et de la science
On aurait pu croire que son parcours se limiterait aux tatamis, que sa vie serait entièrement consacrée à la compétition. Mais Yohan Betty est une combattante sur tous les fronts.
Fascinée par les sciences, elle plonge avec passion dans les mathématiques, la physique, la chimie, la biologie, l’arithmétique. Chaque formule, chaque équation, chaque loi de la nature nourrit en elle une curiosité insatiable. Son ambition ? Intégrer la Polytechnique.
Mais son regard dépasse encore ces horizons académiques. Très jeune, elle comprit que la force seule ne suffit pas pour bâtir une nation. À cinq ans, elle voulait être ministre des Finances. Aujourd’hui, elle voit plus loin. Elle rêve de politique, d’un avenir où elle pourrait non seulement exceller, mais changer les choses. Une volonté qui ne relève pas d’une simple aspiration, mais d’une vision, portée par une intelligence précoce et une maturité hors norme.
L’encadrement d’une championne : une équipe, une nation derrière elle
Un athlète d’exception est toujours le fruit d’un encadrement d’exception. Yohan Betty a grandi sous l’aile de maîtres d’une rare expertise : Senseï Lister, son initiateur, celui qui lui a ouvert la porte du karaté ; maître Junior Kalema, son coach au dojo d’origine, architecte de sa progression ; maître Djédjé Ngoy, Nancy Tchaba, Maître Francis et Arnold Ilonga, figures incontournables de l’équipe nationale ; maman Nelly, qui veille sur la santé des athlètes et joue un rôle clé dans leur bien-être.
Et comment ne pas souligner le rôle capital de Monsieur Freddy Lakombo, président de la Fédération de Karaté de la République Démocratique du Congo ? Son engagement pour la promotion du karaté, en particulier pour les jeunes filles, ouvre de nouvelles perspectives aux athlètes congolaises. Grâce à lui et à son équipe, le karaté congolais rayonne au-delà des frontières.
Une étoile en pleine ascension
Yohan Betty Palambwa est déjà une icône du karaté congolais. Mais son destin dépasse de loin les tatamis. Elle est l’incarnation d’une jeunesse qui refuse les limites, qui croit en l’effort, en la rigueur, en l’excellence.
Elle est le symbole d’une nouvelle génération de leaders, où l’intellect et la force se conjuguent pour bâtir l’avenir. Et ce n’est que le début. Son histoire est en train de s’écrire.
Baz, correspondance particulière
Soyez le premier à commenter