Dans un message officiel datant du 31 décembre 2024, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, Jacqmain Shabani, convoque le Gouverneur du Kasaï Central Moïse Kambulu.
Le dossier fait grand bruit. Le 24 décembre à Kananga lors d’un debrief de presse organisé par le ministre de la Communication et Médias Patrick Muyaya, le Gouverneur Moïse Kambulu du Kasaï Central a tenu des propos affirmant que le Kasaï Central est une «province abandonnée par le pouvoir, où rien n’est fait», prenant le contrepied du ministre d’Etat Alexis Gisaro sur l’état des infrastructures dans sa juridiction, contestant donc la ligne gouvernementale, donnant l’impression d’ignorer tous les chantiers en cours de réalisation au Kasaï Central, remettant en cause ce qu’avait dit quelques heures plus tôt à la place de l’Indépendance lors de son meeting le président de la République Félix Antoine Tshisekedi dont il est pourtant le représentant.
Une question taraude les esprits : «le gouverneur devrait-il être sanctionné pour manquement grave? ». «Oui», a répondu sur RFI Amandus Katanga Ngenyi, député provincial et président intérimaire de la Fédération de l’UDPS/Kasai Central.
Et d’indiquer : «Ce sont des propos d’un opposant et non d’un membre de la famille politique du président de la République. Nous avons une école construite par quartier. Le Chef de l’État a construit la résidence officielle du gouverneur. Allez voir le bâtiment administratif où le gouverneur travaille. Allez voir l’Université de Kananga, l’Athénée royal de Kananga, la morgue de l’hôpital général. Tout ça c’est rien pour le gouverneur. Et ça c’est très grave. Il fallait que ça sorte de la bouche de quelqu’un d’autre et non du gouverneur, qui est supposé être le représentant du Chef de l’État en province mais qui parle comme opposant au moment où le président de la République est ici sur place. Comme il n’est plus avec le président de la République, le gouverneur Kambulu est un démissionnaire. Il doit, par respect, par courtoisie, par harmonie, déposer sa démission avant que d’autres actions ne soient envisagées».
En matière de contradiction entre membres d’un même gouvernement, la seule bonne formule paraît celle de l’ancien ministre français Jean-Pierre Chevènement: «Un ministre ça ferme sa gueule. Si ça veut l’ouvrir, ça démissionne».
«Cela devrait être la règle, car ça ne peut pas être autrement», murmure un conseiller au ministère de l’Intérieur ce 02 janvier, ajoutant que «les gens qui commentent cette affaire ne mesurent pas la gravité des propos politiquement incorrects et professionnellement irresponsables du gouverneur Kambulu».
«La politique a ses règles. Elle repose entre autres sur la discipline et la solidarité gouvernementale. Membres du gouvernement central comme ceux des gouvernements provinciaux y sont astreints surtout lorsqu’ils sont issus d’une même famille politique», dit pour sa part un conseiller d’un membre du présidium de l’Union sacrée.
Congo365.cd avec https://x.com/africanewsj/status/1874760477810532689?s=48
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