

La magnifique salle des fêtes de l’Hôtel Béatrice dans la commune de Gombe à Kinshasa a servi de cadre, le vendredi 26 janvier 2024, à une somptueuse cérémonie d’échanges des vœux entre le Conseil d’administration, le comité de gestion, et les cadres et agents de la Société nationale d’électricité (Snel SA). A cette occasion, l’Administrateur et Directeur général de l’opérateur public de l’énergie électrique, Fabrice Lusinde wa Lusangi Kabemba, a dévoilé dans son allocution les plans et objectifs de l’entreprise pour l’année 2024, et c’était non sans avoir rappelé des grandes réalisations accomplies au cours de l’année 2023.
Parlant des ambitions de la société pour 2024, il a d’emblée souligné le caractère de service public de la Snel qui doit s’améliorer, se référant au discours d’investiture président de la République. 2024, a-t-il dit, sera l’année de l’accélération. « Dans son Discours d’investiture, le 20 janvier, Son Excellence Monsieur Félix Antoine Tshisekedi, Tshilombo, Président de la République Chef de l’Etat a fait de l’amélioration du service public l’un des 6 objectifs de son quinquennat. La Snel, c’est le service public de l’Electricité ! Notre Président de la République attend que la SNEL se transforme et qu’elle soit véritablement au service de la Population et du développement socio-économique de notre beau et grand pays. Je disais donc, 2024 sera une année de l’accélération », a laissé entendre Fabrice Lusinde. Le Directeur général a parlé d’un choc d’accélérations devant répondre à au moins 3 grands défis.

Trois grands défis
La digitalisation du service de la clientèle est le premier défi consistant à construire et proposer des solutions pour améliorer significativement le service de la Snel à la clientèle. « 2024 est une année, où nous allons innover et rassembler Tous nos Talents pour agir plus vite et mieux », a assuré le Dg Fabrice Lusinde, évoquant le progrès du projet Snel&Moi au quartier Genève à Kisantu. « L’Equipe Snel&Moi, que je félicite, a bien progressé dans le développement de notre application qui intègre désormais les meilleures pratiques. Cette application va nous permettre de renouer et renforcer durablement nos liens avec nos clients à travers une nouvelle identité, Snel&Moi, Snel Na Tshombo. Snel&Moi, ce sera aussi des répondeurs qui permettront d’enregistrer au quotidien les préoccupations de nos clients partout où nous sommes présents, des podcasts, des bulk SMS et des émissions live avec nos responsables et nos gestionnaires des réseaux urbains qui pour l’occasion, répondront aux préoccupations de nos clients mais aussi qui parleront de nos projets en cours ou à venir », a fait part le Dg Fabrice Lusinde.

Le deuxième défi, c’est la digitalisation de la gestion des réseaux de distribution. Et le Directeur général s’y est étendu en ces termes : « On part des postes MT/BT en passant par les lignes moyenne tension, les cabines de décharge et les lignes basse tension jusqu’aux Snel Box qui est un système communicant au service du client, de l’exploitation et du développement des réseaux de distribution. Il est prévu d’installer d’ici la fin 2028, près de 3 millions de compteurs communicants chez chacun de nos clients particuliers ou professionnels. La pose des nouvelles Snel Box devrait démarrer en février-mars prochain et s’intensifier dans les mois suivants. Le déploiement du système Snel Box va nous permettre de moderniser nos réseaux basse tension. Les Snel Box vont mettre à notre disposition des flux d’informations techniques et contractuelles et la possibilité : de paramétrer à distance, de recueillir et d’analyser les données sur fourniture et la consommation, la localisation des défauts, l’aide au diagnostic des pannes et la fiabilisation des bases de données. En s’appuyant sur les informations de soutirage et d’injection recueillies par les compteurs quotidiennement, nous allons améliorer la modélisation des charges et optimiser nos investissements dans le cadre de l’assainissement de nos réseaux de distribution ».
Le troisième défi mentionné par le Dg Lusinde est celui de la production et du transport de l’électricité. Et il a expliqué : « il s’agit de produire plus d’électricité, sécuriser et stabiliser la fourniture de nos clients Haute tension (HT), Moyenne tension (MT), ainsi que l’approvisionnement de nos réseaux urbains, accélérer les programmes de réhabilitation en cours, mais aussi structurer et de développer de nouveaux projets ». En 2024, a-t-il soutenu, la Snel doit renouver avec l’Esprit des Bâtisseurs de Inga 1, Inga2 et de ligne à courant continu Inga-Kolwezi. Et laisser entendre : « Ces ouvrages qui font notre fierté, notre succès et qui constituent l’Adn de la Snel, qui nous permettent depuis plus de 40 ans de fournir de l’électricité dans les provinces du pays et à côté desquelles de nouveaux projets doivent venir prendre le relais pour soutenir la demande croissante et la substitution du makala, du bois-énergie par l’électricité ».

La Snel en 2023…
Il a fait un bref aperçu des réalisations de la Snel en 2023, lui qui fut réhabilité en avril après une suspension sur des accusations sans fondement émanant de l’Assemblée nationale. « Comme vous le savez, nous l’avons vécue, 2023 n’a pas été de tout repos », a-t-il dit. Et de rappeler : « … l’urgence de la crise climatique, la guerre en Ukraine et la crise énergétique qui en a découlé nous ont montré toute l’urgence, pour notre pays, la République démocratique du Congo, de sortir de notre dépendance au bois-énergie et aux énergies fossiles ». En 2023, a affirmé Fabrice Lusinde, la question énergétique a été sine qua non, avec une croissance importante de la demande en électricité partout dans les villes et les centres urbains à travers le pays portée par le boom immobilier à Kinshasa avec ses près de 20 millions d’habitants, portée par la croissance industrielle avec l’avènement des Zones économiques spéciales et les extensions des unités industrielles chez les miniers et les cimentiers. Il est revenu sur les Grands événements auxquels la Snel SA a pris part une part prépondérante, tels la visite du Pape, les Jeux de la Francophonie, l’accompagnement du processus électoral.
« En 2023, nous avons mis en place les bases de la digitalisation et plusieurs projets ont été relancé – Camp Luka, Poste de Goma – ou inauguré – le Poste de Kinsuka à Kinshasa, la sous-station tunnel à Kolwezi, la ligne Tubi-Tubidi – Kabeya Kamwanga et le poste de Bipemba – pour ne citer que ceux-là. A Muanda, Inongo, Kenge, Gemena, Buta et Kindu, la SNEL a également répondu présente. 2023 a aussi été une année du social, de la récupération du pouvoir d’achat, du SMIG, de la promotion à titre exceptionnel de 688 agents classifiés et de l’entame du processus de régularisation des journaliers dans les centrales et les postes. Payer à temps et à l’heure, les salaires, c’est ma façon de vous témoigner ma reconnaissance pour les efforts consentis et le travail abattu par chacun de vous. Le 15 décembre 2023, tous les salaires et la gratification ont été payés et chacun d’entre nous est parti voter et fêter Bonana 2024, je l’espère, le cœur léger », a fait voir le dynamique Fabrice Lusinde.

« En 2023, nous avons réussi à sortir du cycle de l’endettement, à arrêter la dégradation de nos finances et à retrouver la confiance des banques et de nos clients bailleurs. L’argent, c’est le nerf de la guerre et retrouver la confiance des partenaires est un premier pas. Nous avons travaillé main dans la main avec l’Inspection générale des Finances, la Direction générale du contrôle des marchés publics, l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité, le Conseil supérieur du Portefeuille, le Comité de pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille de l’Etat pour ne citer que ceux-là, nous avons respecté nos engagements financiers et nous avons payé nos dettes, bien qu’il en reste, mais nous l’avons fait, non sans mal », a tenu à souligner le Directeur général dans le cadre des actions de la Snel en 2023.
Social, compétitivité et innovation en 2024…
Fabrice Lusinde a souhaité que 2024 puisse être une année de progrès à la Snel, de ses clients, une année des réformes pour que le social, les conditions de travail, la formation professionnelle et les carrières prennent tout leur sens et soient l’attention de chaque responsable Snel. Il est convaincu de la capacité de construire une Snel plus compétitive et à la pointe de l’innovation dans un contexte de transition énergétique qui se traduira par la substitution du bois énergie par l’électricité. Pour lui, l’intelligence collective est source de succès et de progrès.
Enyimo M.
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