Il était une fois internet. C’est lui, la base de cette dérive qui envahit nos vies. Les barrières ont volé en éclat. Même sans le vouloir, on voit et on vit toutes ces choses que l’on ne voyait pas avant. Ces choses qui demeuraient dans le cercle privé de potes qui se choisissaient selon leurs affinités. Ces choses qui ne dépassaient pas le cadre d’une rue, d’un quartier, et pour lesquelles on surnommait des individus jugés extravagants ou ennuyeux. Ces choses pour lesquelles on réfléchissait avant de prononcer la moindre parole, parce que l’entourage scrutait et jugeait la moindre phrase. Perdu ! On a tout perdu : le contrôle et la maîtrise de soi dans la prise de parole, dans l’expression d’un avis ou d’une opinion.
Le digital immatériel a dématérialisé même le respect, la considération. Le dernier des illettrés peut se targuer de tenir tête au plus instruit de tous, au nom de… la liberté ! Les avis se multiplient et les débats sont du plus bas niveau.Ils sont présents sur les réseaux, tous ces nouveaux héros d’un monde virtuel qui discute sur des choses on-ne-peut-plus réelles. Sur l’avenir du pays, et donc de nos vies. Ils sont sur leur clavier, ces vautours d’un nouveau genre qui ne supportent pas d’être contredits mais ont un avis sur tout. Ceux qui, incapables d’avoir un argument qui tient, tombent toujours dans la bassesse de l’insulte facile.Les plus courageux affichent nom et prénom. Il leur importe peu de faire honte à leurs parents et à l’éducation qu’ils ont reçue d’eux. Soit parce qu’ils n’en ont pas reçu, soit qu’ils sont simplement à l’image de leur entourage. S’ils persistent, c’est certainement parce qu’ils sont applaudis, encouragés par une horde de « followers« . Des « suiveurs » que je qualifierai plutôt de suivistes.
Ensuite, il y a ceux qui, impolis occasionnels ou permanents, se vendent pour porter leurs coups digitaux sous anonymat. Mais les deux ont ceci en commun qu’ils ont appris à vendre leurs services à des acteurs de la scène publique et politique qui certainement, pour quelques raisons que ce soient, leur ressembleraient. D’horribles phrases, horriblement écrites, en phonétique, au mépris de toute grammaire et orthographe, affichent des idées tout aussi horribles mais hélas, publiques. Et elles tombent sur nos smartphones. Tous les jours ! On est fatigué de bloquer. Nul n’aurait pensé qu’il y en avait autant.Mais bon, passons.
Les réseaux ne sont pas un salon privé. C’est une énorme toile qui touche jusqu’aux extrémités de la terre. C’est le meilleur moyen de vendre ses compétences ou ses tares à la terre entière. Et tout ce qui est sur le net est…éternel ! Il faut garder cela en tête. En d’autres termes, cela vous rattrapera toujours. Congolais !!!! CESSEZ DE VOUS INSULTER SUR LA TOILE. Vous nous mettez tous à poil !
Alain Claude Christian Djate Yodi (Journaliste-Communicologue)
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