
Depuis trois décennies (1996–2025), l’Est de la République Démocratique du Congo est le théâtre d’une violence endémique. Cette situation ne résulte pas uniquement de forces extérieures, mais aussi de la complicité active de certains acteurs locaux. Ces derniers, par intérêt personnel, ont facilité l’infiltration de groupes armés étrangers, sacrifiant ainsi la sécurité et la dignité de leurs propres populations.
Le rapport Mapping des Nations Unies a documenté des centaines de cas de violations des droits humains dans cette région. Des massacres tels que ceux de Kiwanja, Makobola et Tingiti témoignent de l’ampleur de la tragédie. Ces événements ne sont pas le fruit du hasard, mais résultent souvent de complicités locales qui ont permis l’implantation de groupes armés étrangers.
Il est essentiel de souligner que cette analyse ne vise pas à stigmatiser les peuples de l’Est, mais à dénoncer les comportements de certains leaders locaux qui, par leurs actions ou leur inaction, ont facilité cette situation. Ces individus ont non seulement trahi leur propre peuple, mais ont également compromis l’intégrité de la nation congolaise.
La trahison, dans ce contexte, se manifeste par l’acceptation de bénéfices personnels au détriment du bien-être collectif. Lorsque des élus ou des leaders communautaires ferment les yeux sur l’infiltration de groupes armés étrangers ou collaborent avec eux, ils portent une lourde responsabilité dans les souffrances infligées à leurs concitoyens.
Cette situation a des conséquences dramatiques : villages incendiés, populations déplacées, viols, enrôlement d’enfants soldats, et une instabilité chronique qui empêche tout développement durable. Les pays voisins ont parfois utilisé des ressortissants locaux comme instruments pour déstabiliser la région, profitant de la complicité ou de la faiblesse de certains leaders locaux.
Face à cette situation, il est impératif d’agir. Les responsables de ces complicités doivent être identifiés et traduits en justice. Des mécanismes de contrôle et de transparence doivent être mis en place pour prévenir de telles dérives. La société civile, les médias et les institutions doivent jouer un rôle actif dans la dénonciation de ces comportements et dans la promotion de la paix et de la réconciliation.
Cet appel s’adresse aux leaders de l’Est : il est temps de mettre fin à cette trahison. Il est temps de choisir la dignité, la paix et le développement pour vos populations. La nation congolaise ne peut plus accepter que ses fils et filles soient à la fois auteurs et victimes de cette violence.
La paix durable ne se reconstruit pas au rabais. Elle se bâtit, pierre après pierre, par des choix courageux et honnêtes. Et ce courage commence aujourd’hui, au cœur même des communautés concernées.
Bazil Palambwa
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