
À la veille de la rentrée scolaire 2025–2026, le gouverneur Daniel Bumba a annoncé samedi la réouverture de plusieurs artères majeures – Flambeau, Kitona, Du Livre, Tourisme, Trois Vallées et Kimbuta – fermées depuis des mois en raison de travaux ou de dégradation avancée. Objectif affiché : fluidifier une circulation devenue un véritable défi quotidien.
Des bouchons monstres à Kinshasa
Dans cette mégapole de près de 14,3 millions d’habitants, les « bouchons monstres » sont la règle, exacerbés par l’absence de signalisation, le manque d’agents de régulation, le faible civisme routier et la quasi-ignorance du code de la route. Chaque rentrée se transforme en un marathon logistique pour les millions d’élèves, parents et enseignants. Selon une étude, la ville compte environ 1,5 million de voitures, soit environ 105 véhicules pour 1 000 habitants – un ratio inférieur à celui de Lagos ou Nairobi, mais extrêmement élevé pour des infrastructures si limitées-.
Un réseau routier sous-dimensionné
Le réseau routier de Kinshasa reste nettement sous-dimensionné : la ville-province dispose d’environ 5 000 km de routes, dont seulement 10 % sont asphaltées. Ce déséquilibre s’ajoute à un réseau national très limité, avec seulement 3 047 km de routes pavées sur plus de 152 000 km, soit à peine 2 % du total. Les “routes secondaires”, souvent employées comme déviations, demeurent en piteux état et menacent de devenir impraticables à la saison des pluies, aggravant les embouteillages déjà endémiques.
Kinshasa comparée à d’autres mégapoles africaines
Comparée à d’autres mégalopoles africaines comme Lagos, Nairobi ou Le Caire, Kinshasa souffre particulièrement d’un déséquilibre entre une croissance urbaine rapide et une infrastructure routière non adaptée. Le manque de planification et les investissements insuffisants accentuent cette fragilité urbaine.
La rentrée scolaire sous haute vigilance et un enjeu de santé publique
« La rentrée scolaire ne doit pas être un calvaire logistique. Nous avons mobilisé les services techniques pour rendre ces voies praticables à temps », a affirmé le gouverneur Bumba lors d’une réunion avec les bourgmestres et chefs de quartier.
Mais au-delà des désagréments, ces embouteillages sont désormais reconnus comme une crise de santé publique. Les retards récurrents dans l’acheminement des cas graves et des accidentés vers les centres hospitaliers mettent des vies en danger. À cela s’ajoute la pollution chronique et le stress quotidien, facteurs aggravants des troubles respiratoires et cardiovasculaires.
Des urbanistes et experts appellent désormais à un plan d’urgence pour réhabiliter, asphalter et élargir les axes “secondaires” oubliés, tout en développant des transports publics formels et une meilleure gestion du trafic. Sans cela, Kinshasa pourrait bien devenir l’une des capitales les plus congestionnées du continent, freinant sa croissance, dégradant la qualité de vie et mettant en péril sa résilience sanitaire.
Congoguardian.com
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