On ne gère pas le pouvoir d’État pour autrui Naturellement, je me méfie des amitiés, particulièrement de celles dont se mêlent le pouvoir, l’argent, les honneurs et les femmes. En filigrane se tapit la jalousie. Moto aza moto te ! Rares sont les amitiés qui résistent à ces fléaux.
L’histoire politique de l’Afrique nous a offert des tandems politiques idylliques et romantiques qui se sont noyés dans des tragédies. Thomas Sankara et Blaise Comparé en sont une illustration. Le fauteuil présidentiel ne s’accommode pas d’un tandem, car il a pour enjeu le pouvoir politique. De par sa nature, ce dernier est conflictuel, compétitif, ingrat, voire « sauvage ». Quoiqu’on veuille, on ne l’occupe pas à deux. C’est ainsi qu’il est fait. C’est comme « le chapeau du champignon qui ne peut être porté par deux stipes », dixit Simaro Masiya.
Diomaye est le Président du Sénégal par défaut, suis-je tenté de l’affirmer et va vouloir se confirmer, car élu formellement par le peuple souverain. Sonko est son mentor. Il s’y verrait aussi non sans raison, car c’est lui l’artisan et la figure emblématique de cette « rupture systémique » pour autant qu’il en soit une. Par ailleurs, il en a payé un lourd tribut. Ne pourrait-il pas vouloir utiliser des biais pour agir par procuration ? Le cas échéant, quelles en seraient les conséquences sur l’exercice démocratique du pouvoir d’État et du point de vue du peuple sénégalais?
En tous cas, l’amitié idéologique du tandem Diomaye-Sonko sera soumise à la rude épreuve de l’exercice du pouvoir les tous prochains jours. Un grand défi à relever. Car, la réalité de cette présidence de Diomaye est celle de quelqu’un qui gérerait le pouvoir pour autrui. Or, basimbisaka bokonzi te, sauf en Russie. Une passionnante chronique nous attend. Atia ye kaka Premier ministre !
Professeur Sam Bokolombe (titre de la rédaction)
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